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YULE - Célébrer le retour de la Lumière


Le solstice d'hiver est une étape célébrée dans la tradition paienne depuis des millénaires. Appelée Yule, ou encore Jol, c'est le moment où la nuit est la plus longue et où il est nécessaire de réunir les forces sacrée et magiques pour passer le cap de l'année.



LE SABBAT DE YULE : UN PEU D’HISTOIRE

Pendant les mois d’hiver, les anciens peuples européens restaient généralement en sécurité à l’intérieur de leurs maisons, se réchauffant près du feu et se nourrissant des aliments stockés. Ils s’aventuraient parfois à l’extérieur pour chasser ou ramasser du bois, mais seulement si les réserves étaient épuisées. Ils passaient le temps en racontant des histoires et en chantant, mais se couchaient tôt pour économiser l’huile des lampes et des bougies.

Même si les mois d’hiver les plus rigoureux étaient encore à venir, de nombreuses cultures anciennes célébraient d’une manière ou d’une autre la mi-hiver et/ou la renaissance annuelle du soleil. Cependant, les historiens ne s’accordent pas sur la manière dont chaque culture célébrait cette fête, bien que certains récits soient plus communément acceptés que d’autres. Quoi qu’il en soit, plusieurs des activités associées à ces anciens festivals font aujourd’hui partie du sabbat de Yule.


Le nom Yule dérive de l’ancienne fête nordique Jól ou Jul, nommée en l’honneur du dieu Odin, également connu sous le nom de Jólnir. Cette fête avait lieu à l’époque du solstice d’hiver, dans la croyance qu’Odin favoriserait son peuple par l’abondance, la santé et la paix au cours de l’année suivante. On pense que les célébrations comprenaient des feux de joie, des sacrifices d’animaux, des festins, des beuveries et des décorations avec des arbres à feuilles persistantes, comme le houx et le pin. La divination jouait également un rôle, car les Nordiques pensaient qu’elle pouvait influencer directement l’issue de l’année suivante.

La veille du solstice d’hiver, appelé geol, les ancêtres Anglais allumaient également une bûche dans leur foyer, la laissant brûler toute la nuit pour donner de la force au soleil. Les cendres et les morceaux de bois restants étaient conservés pour fabriquer des porte-bonheur pour l’année à venir. Certains historiens attribuent la tradition moderne de la bûche de Yule aux Nordiques, tandis que d’autres lui attribuent cette coutume anglaise.


A mesure que le christianisme s’étendait en Europe, les coutumes des autres fêtes païennes de l’hiver ont également été intégrées à la fête chrétienne de Noël.


YULE : LE RETOUR DE LA LUMIÈRE

Dans la roue de l’année, le sabbat de Yule est considéré comme le retour de la lumière. Puisque tout est devenu sombre lorsque le Dieu Soleil est mort à Samhain, la renaissance du Dieu Soleil à Yule est le signe que bientôt le dur hiver sera terminé et qu’une nouvelle ère de bonheur se rapproche à nouveau : le printemps !

Pour célébrer la renaissance du Dieu Soleil, les arbres étaient autrefois décorés de bougies, de cadeaux, de nourriture et de boules colorées symbolisant la fertilité du Dieu. Au sommet des arbres, l’ornement le plus courant était l’un des symboles païens les plus connus : le pentagramme.

Pendant le sabbat de Yule, le Dieu est hautement célébré. Il revient avec son énergie et sa lumière ! Avec cela, la Déesse, qui est encore dans la phase de la vieille femme, sourit à nouveau et retourne à sa phase de femme.

À Yule, une bataille oppose les deux visages du Dieu Soleil. Le roi du Houx (obscurité), qui règne depuis Litha, le solstice d’été, se bat à nouveau contre le roi du chêne (lumière). Dans cette bataille, le Roi Chêne est le vainqueur et cela signifie qu’il va régner à nouveau. Ainsi, à partir de ce moment, le soleil sera chaque jour plus fort jusqu’à atteindre son apogée à Litha.





LES DÉESSES DANS LES MYTHES DE YULE

Les divinités féminines sont très présentes dans les légendes de Yule. Pour les norvégiens, la déesse de l’hiver Frigg, met au monde le soleil la nuit du solstice d’hiver qui est appelée « nuit de la mère ». Certaines traditions germaniques parlent d’une déesse de la forêt, ayant l’apparence d’une biche blanche qui met au monde le soleil lors de la « nuit des mères. » Chez les saxons cette nuit là, appelée Modranicht, un sacrifice animal était pratiqué pour apaiser la colère des dieux.

Les déesses symbolisent aussi la rigueur de la saison hivernale. Skadi, est la déesse scandinave de l’hiver. Chez les celtes, Cailleach, une vieille sorcière gouverne le temps froid de l’année. Chez les romains, Bona Dea, déesse de l’abondance et des prophéties était honorée par un rituel féminin accompagné d’un rituel de nettoyage de la maison.


LES DIEUX DANS LES MYTHES DE YULE

Les dieux masculins, également très présents dans les légendes de Yule, représentent souvent le soleil, la fertilité et la vigueur. Dans la tradition païenne, Yule est le moment où naît le jeune dieu Solaire. Pour le solstice d’hiver, les étrusques fêtaient la « naissance du dieu invaincu. » Les romains faisaient de même jusqu’à ce que Apollon soit désigné comme le dieu soleil, dont la mission est de transporter le soleil dans le ciel. Ce mythe se retrouve en Irlande avec le Dieu Lugh. Le dieu perse Mithra, dont on fêtait l’anniversaire le 25 décembre fini par supplanter Apollon et était identifié comme le soleil invaincu.

À Rome, le festival des Saturnales était célébré entre le 17 et le 23 décembre en l’honneur du dieu agraire Saturne. C’est vers le 4e siècle que ce festival a été déplacé vers la nouvelle année. Chez les celtes, le roi Chêne qui représente la lumière, gagne son combat contre le roi Houx — le roi de l’ombre. L’issue de ce combat est inversée à Litha au moment du solstice d’été.

La date de Yule représentait aussi la naissance de la divinité solaire Mithras. Au 4e siècle l’église catholique a placé la fête de l’anniversaire de Jésus — probablement né au printemps selon de nombreux théologiens — au milieu de l’hiver pour accélérer la conversion des païens.


DES SYMBOLES FORTS

Les traditions de Yule sont porteuses de la symbolique de mort et de renaissance, de la capacité de la Terre à ramener la vie. L’utilisation de bougies dans les célébrations fait référence à la victoire de la lumière sur les ténèbres. On retrouve d’ailleurs des fêtes modernes autour de la lumière comme la fête des lumières à Lyon. La messe de minuit et la fête juive de Hanouka se célèbrent traditionnellement à la lumière de bougies.

Certains animaux sont des figures majeures de l’hiver. Le cerf symbolise la fierté, la force, la virilité et la renaissance. Il perd ses bois, qui ressemblent à des arbres nus pendant la saison froide et ceux-ci repoussent chaque année au printemps. Au moment du solstice d’hiver, on abattait les animaux qui allaient nourrir les hommes pendant la saison froide. Les porcs, les chevaux et les ours sont également des emblèmes importants de l’hiver. Les premiers font référence au dieu Frey – dieu solaire scandinave – qui se déplaçait dans le ciel à dos de sanglier. Les seconds font partie d’un rituel où un homme déguisé en cheval fait la tournée des maisons en quémandant de l’argent. Et le dernier est le symbole même de l’hiver. Il se met en hibernation au début de l’hiver et reprend vie à sa toute fin.

Pour honorer le solstice on festoie en célébrant le renouveau annoncé. Les cadeaux que l’on s’offre sont une métaphore du fait de prendre soin les uns des autres. Les mets, les bougies, les thés prennent des odeurs d’épices et d’agrumes. Le gui, une des rares plantes à fleurir en hiver, est emblème de protection, d’amitié et de bienveillance. L’arbre que l’on coupe et que l’on décore à la période des fêtes est un symbole ancestral de la période.

Plusieurs couleurs sont aussi des symboles des rites de Yule. La couleur or rappelle le soleil, tandis que le rouge et le vert représentent les baies qui mûrissent à cette période et le feuillage persistant des conifères. Ces couleurs illustrent respectivement la vie, la force et la persévérance.



Vous l'aurez compris, YULE est une fête importante dans la tradition Celtique et Païenne, et il ne fait aucun doute que les festivités de Noël y trouvent leur origine.


Quoiqu'il en soit, je vous souhaite de belles célébrations de fin d'année !




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